Pourquoi devenir pompier volontaire ?
Choisir de devenir pompier volontaire, c’est faire le choix de l’utilité, de l’engagement concret, et de l’action sur le terrain. Face à l’urgence, au risque, à la détresse, ce sont les volontaires qui répondent présents au côté des professionnels. Ce rôle est essentiel : en France, plus de 79% des sapeurs-pompiers sont volontaires. Ils constituent la colonne vertébrale du dispositif de secours, notamment en zones rurales et périurbaines.
Mais être volontaire n’est pas un passe-temps comme un autre. Il faut s’y préparer sérieusement. Car derrière l’uniforme, il y a des responsabilités bien réelles : sauver des vies, protéger les biens, assurer la sécurité des populations. C’est un engagement à la fois humain, physique et moral.
Les missions du pompier volontaire
Un pompier volontaire réalise les mêmes missions qu’un professionnel, à savoir :
- Secours d’urgence aux personnes : c’est celle que vous ferez le plus souvent. Malaise, accident domestique, AVC, accouchement… vous serez en première ligne.
- Lutte contre les incendies : feux d’habitation, de véhicules, de forêts… Vous apprendrez à agir dans des conditions extrêmes.
- Sauvetages divers : accidents de la route, inondations, animaux coincés, personnes bloquées… la polyvalence est de mise.
- Prévention et sensibilisation : présence sur les événements locaux, visites de sécurité, informations auprès du public… Vous participerez au lien entre le SDIS et la population.
Chaque engagement est une mission de service public. Et oui, même si vous êtes « volontaire », vous êtes formé de manière rigoureuse et intégré à une chaîne opérationnelle. Il faudra répondre à l’alerte, s’engager sans garantie de confort, et donner le meilleur.
Conditions d’engagement
La première qualité exigée, c’est l’envie d’aider, mais ce n’est pas la seule. Les conditions pour devenir pompier volontaire sont encadrées par la loi.
Voici les critères à respecter :
- Être âgé de 16 à 55 ans au moment de l’engagement (avec consentement parental pour les mineurs).
- Avoir une aptitude physique déclarée par un médecin agréé.
- Avoir la nationalité française ou être ressortissant de l’Union Européenne.
- Jouir de ses droits civiques, et avoir un casier judiciaire compatible avec l’exercice de la fonction.
- Résider à proximité du centre d’incendie et de secours où vous serez affecté.
En pratique, les besoins varient selon les départements. Certains recherchent surtout des volontaires disponibles en journée (ceux qui habitent ou travaillent à moins de 5 à 10 minutes du centre), d’autres renforcent leurs effectifs d’astreinte de nuit et week-ends.
Comment candidater ?
La candidature s’effectue directement auprès du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) de votre département. Vous pouvez généralement postuler en ligne via leur site ou en contactant le centre le plus proche.
Voici les étapes principales :
- Dépôt du dossier de candidature (CV, lettre de motivation, pièces administratives…)
- Entretien avec un responsable de centre et/ou un représentant du SDIS
- Visite médicale auprès d’un médecin sapeur-pompier agréé
- Validation en commission puis signature de l’engagement (durée initiale de 5 ans renouvelable)
Je me souviens de ma première visite dans un centre en tant que jeune candidat : mélange d’appréhension et d’admiration, on sent dès les premiers instants la rigueur et l’esprit de corps qui définissent la maison.
La formation initiale du pompier volontaire
Une fois votre engagement signé, direction la formation initiale, appelée FI : Formation Initiale de Sapeur-Pompier Volontaire. Elle est obligatoire, progressive et adaptée à votre disponibilité.
La formation dure entre 30 à 60 jours répartis sur plusieurs mois et se découpe en modules. L’objectif est clair : vous rendre opérationnel dans les domaines du secours à personne, de l’incendie, et des interventions diverses.
Les principaux modules :
- PSC1 / PSE1 / PSE2 : gestes de premiers secours en équipe
- TOP SR : techniques opérationnelles de base en secours routier
- TOP INC : techniques en intervention incendie
- TOP DIV : interventions diverses, manœuvres diverses, établissement de lances
Le rythme est modulable, des sessions ont lieu les week-ends ou pendant les vacances selon vos contraintes personnelles. Certains départements proposent même des stages bloqués.
Un conseil : soyez rigoureux dès le départ. Apprendre à porter un ARI (appareil respiratoire isolant), à manœuvrer en binôme, à travailler sous pression… ça ne s’improvise pas.
Et après ? Le quotidien d’un volontaire
Une fois formé, vous serez intégré à une équipe de garde ou d’astreinte, selon les modalités de votre centre. L’engagement volontaire repose sur un principe : la proximité et la disponibilité.
Voici comment cela se passe en général :
- Astreinte : vous êtes chez vous ou au travail, avec obligation d’être joignable et réactif immédiatement en cas d’intervention.
- Gardes postées : dans les centres plus urbains, vous assurez des gardes en présentiel au centre, comme les professionnels.
La fréquence des interventions va varier selon votre lieu d’affectation. Dans certains centres ruraux, 2-3 sorties par semaine. Dans d’autres plus actifs : 5, 10 voire plus. Une chose est sûre : chaque intervention est unique. Et comme disent les anciens : « On ne sort jamais pour rien ».
À noter que vous serez indemnisé pour chaque intervention, formation ou garde, selon un barème national. Ce n’est pas un salaire, mais une reconnaissance de l’engagement. Vous aurez aussi droit à une couverture sociale spécifique (assurance, prestations, etc.).
Vie pro, personnelle et engagement : c’est compatible ?
Oui, mais il faut de l’organisation. Être pompier volontaire, c’est un engagement parallèle à une vie professionnelle ou étudiante, ou même à une retraite active. L’enjeu, c’est d’anticiper et de communiquer.
Les employeurs peuvent aménager votre emploi du temps pour vous permettre de répondre à l’appel. La loi prévoit même des dispositifs aidant au volontariat en entreprise. Renseignez-vous auprès de votre SDIS ou de votre DRH.
Et côté vie personnelle ? Il faut l’implication de tout le foyer. Quand l’alerte tombe en plein repas ou au beau milieu de la nuit, c’est toute la famille qui vit avec cet engagement. Mais c’est aussi une fierté partagée.
Ce qu’on ne vous dit pas toujours (mais qu’il faut savoir)
Être volontaire, ce n’est pas juste « porter l’uniforme » le week-end. C’est aussi :
- Gérer l’émotion face à des situations humaines parfois dures (décès, accidents…)
- Revenir avec l’odeur de la fumée sur soi, ou le poids d’un geste qui aurait pu éviter un drame
- S’entraîner régulièrement pour garder ses acquis à jour
- Accepter d’être appelé à tout moment, parfois pour rien, souvent pour beaucoup
Mais c’est aussi : la cohésion, la camaraderie, le sentiment très concret de servir. Chaque feu éteint, chaque vie secourue reste gravé. Et avec le temps, s’installent les réflexes, la rigueur, une certaine forme de paix intérieure. Celle de savoir qu’on fait, concrètement, une différence.
Le premier pas : venez rencontrer votre centre
Rien ne vaut une rencontre directe. Poussez la porte du centre le plus proche. Demandez à assister à une manœuvre, à échanger avec des volontaires. Ce sont eux qui vous parleront le mieux de ce que cela implique réellement.
Car le volontariat, c’est une école de vie. Vous y apprendrez le dépassement de soi, la solidarité, la prise de décision rapide. Des compétences qui vous suivront toute votre vie, même en dehors du feu.
Devenir pompier volontaire, ce n’est pas attendre que le monde change. C’est y participer, dès maintenant, avec vos mains, votre cœur, et votre engagement.